Lettre pastorale de Mgr Marc Aillet aux prêtres, diacres, consacrés et fidèles du Christ laïcs sur l'urgence de la mission dans le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron en 2010.

La charite du Christ nous presse Mgr Marc Aillet
La Charité du Christ nous presse
L'urgence de la mission

Mgr Marc Aillet, 2010
Éditions Artège
ISBN 978-2-916053-98-1

4e de couverture

À l'aube du troisième millénaire, l'évêque de Bayonne propose un itinéraire puisant sa source au cœur de la Parole de Dieu.
Les interrogations de l'homme d'aujourd'hui trouvent une réponse à l'intérieur même de la Tradition de l'Église.
Nouvelle évangélisation, prière, liturgie, vocations... s'enracinent dans une spiritualité de communion, à l'école de Notre-Dame.
Mgr Marc Aillet s'adresse ainsi à tous les fidèles :
« J'ai voulu laisser parler mon cœur de pasteur, en vous partageant les convictions qui m'habitent. »
Le souci de la mission doit être au cœur de toute préoccupation pastorale. Oui, la Charité du Christ nous presse !
Osons aller à la rencontre de ce monde qui attend, souvent sans le savoir, la Parole de Vie.

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, est docteur en théologie. Issu de la Communauté Saint-Martin, il fut auparavant aumônier de lycée, curé de paroisse et vicaire général du diocèse de Fréjus-Toulon.

Former des disciples missionnaires (page 28)

La grande question est non pas de « conserver le troupeau existant », que de former à une foi adulte et donc de proposer de vrais programmes de formation qui visent à ce que nos fidèles pratiquants deviennent des « disciples missionnaires », et missionnaires parce que disciples. Ce programme comprend cinq aspectsNote de bas de page 10 :

  • La rencontre avec Jésus-Christ, qui est à l'origine de toute initiation chrétienne et qui commence par l'annonce du kérygme : combien de baptisés, y compris pratiquants, n'ont jamais fait l'expérience de la rencontre personnelle avec le Christ ?
  • La conversion, réponse initiale de celui qui a écouté le Seigneur, a été touché par sa Parole et décide de marcher à sa suite en changeant sa manière de penser et de vivre, et qui s'accomplit dans le baptême, renouvelé par le sacrement de Pénitence et de Réconciliation.
  • Être disciple, qui s'approfondit dans le temps par la catéchèse permanente, la vie sacramentelle et l'accompagnement spirituel.
  • La Communion, par l'entrée dans la communauté chrétienne dans laquelle on peut faire l'expérience de l'Église comme fraternité.
  • La Mission, parce que l'on ne peut pas, dans la force de l'Esprit Saint donné par le sacrement de Confirmation, ne pas partager une telle expérience du Christ et de l'Église, sûr qu'elle seule peut donner la vie. L'Église, sacrement du salut du monde, dans le Christ Sauveur, répond au besoin de salut que nos contemporains expriment, même si c'est de manière parfois déroutante et paradoxale.

On voient bien que nos baptisés désertent nos assemblées ou risquent de devenir stériles, s'ils se contentent d'une pratique superficielle, réduite à la seule bonne habitude de la messe dominicale. Il faut d'urgence penser à une formation en profondeur. Tout d'abord, « il est temps de proposer de nouveau à tous, avec conviction, ce “haut degré de la vie chrétienne ordinaire” qu'est la sainteté : toute la vie de la communauté ecclésiale et des familles chrétiennes doit mener dans cette direction »Note de bas de page 11. Ensuite, je ne peux qu'encourager tous les efforts qui sont faits dans notre diocèse, par le biais de la « formation permanente » et l'Antenne Théologique des Pays de l'Adour (ATPA), pour proposer aux fidèles laïcs le moyen de se former toujours davantage à une foi adulte. Comme l'écrivait le pape Jean-Paul II : « Dans ce programme, la référence fondamentale sera évidemment le Catéchisme de l'Église Catholique »Note de bas de page 12. Chaque curé dans sa paroisse devrait mettre en œuvre un tel programme. En cela, il faut prendre exemple sur la première communauté chrétienne, décrite par saint Luc en ces termes : « Ils se montraient assidus à l'enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42), et favoriser cette expérience communautaire de proximité. Là trouve toute sa pertinence la mise en œuvre de « communautés ecclésiales de base » pour vivre cette expérience fondatrice de l'Église primitiveNote de bas de page 13.

Là encore il faut insister sur l'importance du kérygme : « le kerygme n'est pas seulement une étape, mais bien le fil conducteur d'un programme qui culmine dans la maturité du disciple de Jésus-Christ. Sans le kérygme, les autres parties de ce programme sont condamnées à la stérilité, les cœurs n'étant pas véritablement convertis au Seigneur. C'est seulement à partir du kerygme qu'il y a la possibilité d'une initiation chrétienne véritable. Pour cela, l'Église se doit de le tenir présent dans toutes ses actions »Note de bas de page 14.

 

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