une foule de personnes groupées discutant au pied de la Cathédrale Saint Étienne de Toulouse
Le groupe Parcours Cléophas 64 au Congrès Mission à Toulouse

Yves, un participant, nous offre son témoignage personnel de foi et d'espérance vécu au Congrès Mission 2023 à Toulouse.
L’équipe Parcours Cléophas.

D'ordinaire l'article réalisé pour compléter la page d'accueil du "Parcours Cléophas" sur "internet" illustre le déroulé des journées vécues lors de chaque rendez-vous "cléophassien". Pour autant, aujourd'hui, je vous propose un témoignage très concret de la présence de Dieu dans ma vie.

Le week-end en a été un temps très fort, mais il a également été rendu très copieux par la densité du programme proposé et l'intensité des rendez-vous liturgiques.

Sans véritablement savoir quoi, je m'attendais à ce qu'il se passe quelque chose d'inattendu. En cela, je n'ai pas été déçu. Comme d'habitude si j'ose le formuler ainsi, jusqu'à présent et de façon personnelle pour chacun d'entre nous, nous avons reçu certaines réponses à nos questionnements. Mon esprit cartésien a pu vérifier, chaque fois après coup, que toutes les formules, toutes les étapes qui nous ont été proposées de vivre jusque-là, ne sont qu'une suite logique de notre progression sur ce parcours, qui se poursuit de manière crescendo.

Sans nul doute, le Congrès Mission a généré un grand rassemblement de chrétiens et à ce jour je n'avais jamais vécu une rencontre de cet ordre, ni participé à un tel déploiement d'ateliers éducatifs tous plus intéressants les uns que les autres, offrant des réponses pratiquement à toutes les questions posées par des pèlerins curieux et avides de connaissances autour de thématiques très ciblées.

Les célébrations religieuses ont été un moment crucial de ce rendez-vous. Il est difficile d'expliquer l'émotion qui peut nous étreindre à n'importe quel moment de la messe et, pour certains parfois, plusieurs fois. En ce qui me concerne, cette émotion, je ne peux la ranger dans une boite de mon cerveau cartésien. Elle ne correspond à rien de ce que j'ai connu, du haut de mes 72 ans.

Ce rendez-vous a été bien au-delà de mes espérances les plus folles.

Tout d'abord, comment ne pas souligner la présence de la Divine Providence. Avec mes frères en Christ "Yohann et Jean-Adrien", nous avons été logé tous trois ensemble fortuitement et de manière inespérée à Toulouse, dans la maison d'un couple de chrétiens extraordinaires "Emmanuel et Michèle" ; un accueil improbable au vu des circonstances et de la période considérée, car autant dire qu'avec le Congrès, tous les logements étaient pris d'assaut ! Une profonde reconnaissance envers cette famille merveilleuse de gentillesse et de serviabilité.

Développons un peu le déroulé de ce week-end. Étant un individu pragmatique, cartésien pur et dur, avant de rejoindre ce grand rassemblement, et afin de sortir un peu de ce cadre, j'ai décidé de faire confiance, de lâcher prise, de me laisser conduire sans programmer quoi que ce soit à l'avance. Eh bien ! Force est de constater que là aussi je n'ai pas été déçu.

Le décideur du programme des journées a donc été élu de manière tacite en la personne de Yohann. Parmi ses choix s'est trouvé le thème "peut-on encore annoncer l'amour du Christ auprès de personnes blessées par l'Église ?"Note de bas de page 1. Alors parlons un peu de ce rendez-vous. Je rappelle, si besoin était, que les modalités de ce choix m'ayant échappées volontairement, aucune intervention de ma part n'a été possible.

J'en viens à mon témoignage personnel.

Mon frère a un handicap depuis plusieurs décennies, dues à quatre hernies discales devenues inopérables du fait de leur dangerosité. S'ajoute à cela d'autres pathologies qu'il est inutile d'exposer ici. Il se pique tous les jours à la morphine pour calmer ses douleurs, sans jamais vraiment le soulager totalement. Il a donc développé une grande tolérance à la douleur qui s'est installée de manière durable.

Vous comprendrez aisément qu'il m'est très compliqué de lui rappeler que Dieu l'aime, qu'Il souffre avec lui et qu'Il est près de lui, sans que mon frère pique une grosse colère. A chacune de nos rencontres, je me pose la même question : "Comment lui annoncer l'amour de Dieu pour tous ses enfants ?"

Et il y avait déjà longtemps que mon scepticisme avait pris le dessus sur ma capacité à répondre à cette question, car il y a tout aussi longtemps que je cherchais moi-même comment y répondre. Tout de go, j'ai donc posé la question à l'intervenante Marion Maillard. Eh bien ! Contre toute attente, elle m'a répondu du tac au tac me donnant une clef possible, une clef qui me permet d'aborder le sujet de manière plus sereine ; même si je m'attends à une réaction violente de sa part, je sais que l'idée fera son chemin.

Voici la réponse de l'intervenante :  Dieu est là, alors tu peux choisir de l'ignorer, mais il est là avec toi . Je peux rajouter aisément que Dieu l'aime, qu'Il souffre avec lui, qu'Il est près de lui, qu'Il restera avec lui quoi qu'il arrive.

Pourquoi n'ai-je pas eu accès à cette réponse on ne peut plus simple ? Mon problème, ma difficulté, mon manque de discernement à percevoir cette réponse depuis longtemps au travers de mes prières, c'est le "je cherche moi-même" ; c'est mon manque d'abandon, mon manque d'espérance, mon manque de confiance. Mais au-delà de cette ouverture, j'ai une autre bonne nouvelle à vous annoncer : "Patience, le Saint Esprit est à l'œuvre !"

Il me reste à remercier le Seigneur, car malgré mes manquements, une fois de plus il s'est approché de moi pour me répondre ; quelle patience !

Signé le cartésien pur et dur.