cloître du monastère Saint Dominique de Nay

Martine, une participante, nous fait revivre à sa façon la retraite de mi-parcours qui s'est déroulée à Nay en juillet 2023.
L’équipe Parcours Cléophas.

Un peu en avance, en ce vendredi, lorsque je suis arrivée, je me suis retrouvée à attendre sur les marches de l'escalier précédent l'entrée de la communauté des Béatitudes où avec le Parcours Cléophas nous allions passer le week-end.

Là, déjà dans le silence bruyant de la nature et de ce qui se dégageait de mon proche environnement, se préparait mon âme à entrer dans cette maison et à ouvrir mon cœur à ce qui allait nous être offert.

Deux sœurs sont arrivées et après avoir passé la porte d'entrée du monastère Saint-Dominique, mes yeux ont découvert ce magnifique cloître en guise de préambule de la beauté du bâtiment. Après avoir déposé ma valise dans ma chambre, j'ai pu découvrir les autres espaces essentiels comme la salle d'enseignement, celle où se passerait les repas et bien entendu la chapelle.

Au fil des minutes passantes, les uns et les autres sont arrivés. Cette fois-ci les accompagnants comme nous étaient là pour aussi profiter de ces deux jours et demi salvateurs.

Sœur Lucile nous a expliqué, avant de le vivre. le chabbat, prière avant le dîner en communion avec le peuple juif.

Le chabbat est annoncé où  Le septième jour, Dieu avait achevé l'œuvre qu'il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l'œuvre qu'il avait faite  Gn 2, 2 : c'est le repos de Dieu, c'est notre repos, c'est un repos ensemble partagé avec Lui.

Dans la Bible, chaque jour commence la veille au soir et se termine au crépuscule du lendemain.

Le Chabbat est le repos de Dieu et le temps pour nous de reprendre conscience que tout vient de Dieu : importance de se remettre en sa présence et être dans son intimité. Nous entrons dans sa confiance et l'obéissance à vivre en conformité avec ses enseignements. C'est une relation concrète de notre vie. Tout le concret de notre vie est en relation avec Dieu.

Le chabbat est la mémoire :

  • De la création comme don de Dieu,
  • La Fête de la délivrance de Dieu venu sauver son peuple. Il ouvre le chemin de l'Exode,
  • L'attente du Messie pour les juifs et le retour du Messie pour nous.

Dans la tradition hébraïque, l'homme et la femme sont de chaque côté, à la maison et en famille. Une fois la nuit tombée, des bougies sont allumées par la maîtresse de maison qui porte la lumière. Seul éclairage naturel possible en ce temps de prières en hébreu.

En ce moment de prière ici au sein de la communauté, c'est une des religieuses qui ira chercher la lumière auprès de l'icône de la Vierge. Marie, la très Sainte Mère de Dieu, nous donne la lumière du Christ.

Tout au long de cette cérémonie, différents rites sont rythmés par les chants des psaumes dont la grâce du Seigneur qui vient nous visiter avec ce symbole d'ouvrir la porte de notre maison, la bénédiction des enfants, la prière du Notre Père, le chant aux anges, la bénédiction du pain et du vin, le chant à la Vierge. Et finir ce temps avec une danse pour ensuite partager ce dîner de fête.

Ce premier temps « hors du temps » a permis « d'ouvrir les écoutilles » de notre cœur pour nous laisser aller à l'émotion et à la joie.

Le soleil, lui aussi était au rendez-vous et l'image ci-dessous est le résumé évident incroyable de cette première soirée.

deux boigeoirs alumés et un vase avec un bouquet de fleurs sur un meuble collé au mur où se trouve un cadre représentant Saint Dominique au pied de la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus dans ses bras

Aussi s'est-il ressenti ce besoin d'aller dire ensemble les complies pour finir d'accomplir cette journée et remercier Dieu. Ainsi de rejoindre nos chambres pour la nuit dans un climat de sérénité.

Samedi, après le petit déjeuner, nous nous sommes rendus dans une salle de rencontre pour notre premier enseignement avec le Frère Jean-Elysée sur l'évangélisation dans l'esprit de l'exhortation apostolique La joie de l'Évangile (Evangelii Gaudium) du pape François.

Le frère Jean-Elysée nous propose une relecture décapante de notre vie, de revenir là où Dieu nous veut !
C'est très important. Ce n'est pas automatiquement là où nous réussissons, mais bien là où nous tombons, que Dieu est là et qu'il nous relève.

 D'un cœur brisé et brisé, tu n'as point de mépris  Psaume 51.

Dieu est là.  Sans moi, vous ne pouvez rien faire  Jean, 15, 5 :
 Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. 

Oui c'est Dieu qui fait les choses.

Et cette question :  Pour vous qui suis-je ?  (Mt 16, 13-19)

Et encore celle-ci :  Pour toi qui es Jésus ? Avoir une réponse personnelle à cette question !

Le Jésus que je veux transmettre est celui que je connais !

Jésus, le Messie, il est oint. Jésus, Fils de Dieu, reconnaissons cette dimension filiale. Jésus, Dieu vivant ! : où en suis-je avec ces trois éléments ?

Quelles en sont les conséquences dans ma vie alors ?

  1. Nous avons l'Onction, l'Esprit Saint sur nous.
  2. Est-ce que je me sens fille, fils de Dieu par conviction ? Prince et princesse de Dieu !
    J'ai un Père dans les cieux. L'amour de Dieu est premier.
  3. Ma relation au Dieu vivant : Dieu me parle !

Nous ne savons pas lire les signes. Oui, Dieu nous parle à travers les songes, Il nous parle à chacun de nous. Il est vivant ! Il est pas triste !

Dieu bénit ceux qui ont soif.

A la fin de ce premier topo, nous avons pris un temps de relecture sur ces 4 questions :

  • Pour moi qui est Jésus ?
  • Où en suis-je avec l'Esprit-Saint
  • Ma dimension filiale avec Dieu ?
  • Avec Dieu vivant ?

Après une rapide pause, nous avons eu une présentation de la communauté des Béatitudes par Sœur Lucile, de leur création à nos jours, du rythme de leur vie, de leur organisation.

Les offices de la communauté sont en lien avec la liturgie orientale et russe.

Les vêpres sont inspirées de la liturgie byzantine catholique qui retrace l'histoire du Salut avec en plus la demande d'un texte reçu du Seigneur en ce moment de prière dans une démarche charismatique.

Tous les samedis soirs, c'est la fête de l'entrée dans l'Eucharistie en s'appuyant sur  Il y eut un soir, il y eut un matin  (Gn 1) : la Fête commence la veille comme le dimanche commence le samedi soir.

L'heure du déjeuner arrivée, nous nous sommes dirigés vers la salle à manger. L'occasion d'échanger entre nous et avec les membres de la communauté.

Un point important après chaque repas, tous ensemble, contribuons à la vaisselle, au rangement, au balayage de la salle et à la mise en place du repas suivant. C'est un moment de convivialité et de partage des tâches. Et comme nous sommes nombreux, cela va très vite !

Avant de poursuivre avec le 2ème enseignement, chacun des retraitants était libre de se balader, de faire la sieste, d'aller à l'Adoration, de pouvoir se confesser.

Comme il est possible sur le site du Parcours Cléophas d'entendre les enseignements, je vais seulement mettre en avant certains points qui m'ont touchés :

  • Avant d'être envoyé en mission, avoir la connaissance de la joie.
  • D'avoir de la joie dans la mission.
  • Être missionnaire avec ce que je suis : le Seigneur vient nous saisir dans ce que nous sommes, dans notre histoire.
  • La rencontre avec le Seigneur, avec lui donne une nouvelle orientation à ma vie, un nouvel horizon à ma vie et par là entraîner son orientation décisive. Une nouvelle orientation avec mes qualités et mes défauts, avec ce que je suis.

    → Et cela demande du temps !

  • C'est l'amour de Dieu qui nous donne la force, qui nous donne de la force en toutes circonstances, qui nous donne de la hauteur quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-même. Et ce pour parvenir à notre être le plus vrai.

    → Ainsi, là se trouve la Source de l'action évangélisatrice.

NE PAS BAISSER LES BRAS ET AVOIR LA CERTITUDE QUE NOUS DIEU NOUS AIME.

Prendre le temps de prier avec la Parole : se laisser pénétrer par la Parole avant de la transmettre. Me laisser remettre en cause par Lui par l'Esprit Saint qui agit en chaque évangélisateur.

SAVOIR ÉCOUTER L'AUTRE !

Permettre le meilleur qui est caché en nous derrière la souffrance. De l'échec, avec le temps, sort une fécondation.

NE PAS OUBLIER : UNE PERSONNE ATTENTIONNEE A BESOIN D'ATTENTIONS.

Questions :

  • Quelles sont les plaisirs qui étouffent ma joie de l'Évangile ?
  • Quelles sont les aspects de ma vie qui ne sont pas saisis par la joie de l'Evangile ?
  • Quelle démarche puis-je faire pour être saisie de cette joie ?
  • Quel est mon rapport à la louange ?

Ces questions nous ont amené à prendre un temps pour y répondre.

Par la suite après le goûter, nous nous sommes dirigés à la chapelle pour réciter le chapelet, dire les vêpres.

Et le dîner est arrivé ! avec comme cadeau la joie d'apprendre des danses d'Israël avec la communauté et de vivre avec ceux présents à cette retraite un grand moment de joie et de partage.

Tout au long du week-end, il est vrai, que nombreuses ont été mes pensées vers ceux absents. Entre retraitants nous nous sommes souvent partagés ce sentiment.
Vous étiez en réelle communion avec nous. Et ce sentiment intense nous a tous parcouru tout le long du week-end.
Ce week-end a été pour nous comme un tremplin pour la future année qui nous attend et pour nous préparer à la formation plus approfondie à la mission.

Le dimanche matin, après le petit déjeuner et le temps des Laudes, toujours avec le Frère Jean-Elysée a terminé justement avec les éléments suivants pour se préparer à la mission :

  • Être canal de la mission dans notre originalité, notre joie, nos blessures.
  • Écrire l'Évangile avec nous dans tout notre être.

Aussi à partir de ton histoire, écrire ton Evangile ! écrire tes béatitudes selon ton histoire, tes imperfections et tes pépites !

Évangile selon…. (ton prénom) Bienheureux…. (à toi de l'écrire)

NOTRE MISSION : LE PRIX D'UNE ÂME.

C'est l'enjeu d'une âme avant tout.

Ce qui peut rassasier une âme, c'est Dieu !

Mon âme est chère à Dieu !

L'amour, l'unique lumière qui nous donne le courage de vivre et d'agir.
L'amour est un acte de foi.
La succession apostolique de notre foi, qui a toujours existé.
Et l'Esprit-Saint agit entraînant une puissance créative. Nous avons le pouvoir créateur créé par l'Esprit Saint.
Nous sommes des accoucheurs en permanence.

Quand ça va mal, que nous sommes dans un environnement non porteur, c'est là qu'il y a pépite.
Du chemin de croix sort la Résurrection.

Vivre en ressuscité, cela n'est pas confortable, je vis aussi les difficultés.

INTERCÉDER : l'intercession stimule particulièrement le don pour l'évangélisation.
Le missionnaire prie pour les personnes.
La prière d'intercession est pour les personnes.

Développement personnel du chrétien, ensemble et communauté.

Et aussi dans la diversité de chacun. C'est dans la diversité que le Seigneur agit dans chacun de nos rôles, dans notre spécificité.

Nous sommes complémentaires. Ensemble, nous sommes forts.

Les accrochages permettent de grandir, les crises aussi : c'est signe de croissance.

La synodalité de la mission : c'est la complémentarité.

 

Une seule personne ne peut faire toute seule la mission : nous avons besoin des autres.

Même si l'on ne nous voit pas, même si cela n'est pas extraordinaire, dans la confiance, le Seigneur produit des fruits. C'est le Seigneur qui agit, qui fait le travail. Les fruits attendus, c'est Dieu qui nous surprend.

 Que celui qui a soif vienne 

 Chacun est missionnaire à sa façon 

Dimension de l'Esprit Saint qui nous conduit.

« I need you » : « J'ai besoin de toi pour ma mission »

Il y a bien une mission aussi dans le couple.

Enfin, MARIE EST DANS LA MISSION.

Une montagne de tendresse, servante du Père qui tressaille de joie dans la louange. Elle est attentive.

Elle est signe d'Espérance. Elle est Missionnaire proche de nous pour nous accompagner dans notre vie et notre Mission.

La Vierge Marie est là pour démasquer le malin et nous en protéger. Elle est celle qui a écrasé la tête du Serpent. Même si nous nous éloignons d'elle, elle est toujours là.

Lutter contre la dispersion, éviter la boulimie.

NOUS SOMMES, CHACUN DE NOUS, DES SIGNES D'ESPÉRANCE.

Malgré tout, DIEU EST LÀ ! DIEU EST AVEC TOI !
SOIS SIGNE D'ESPÉRANCE SEUL ET AVEC LES AUTRES.

Bel envoi pour nous amener au temps de l'Eucharistie, un moment toujours aussi intense et de prières intérieures et extérieures entre nous tous, en chantant ou dans l'écoute de la musique jouée à la flûte par François.

La messe terminée, nous nous sommes dirigés au réfectoire pour le repas et vivre à nouveau un temps de convivialité et de partages.

Pour terminer cette journée et cette retraite, c'est à l'église que cela s'est passé avec un temps d'Adoration.

Que dire ? Chants alternés avec des temps de silence… et le point d'orgue de cette retraite :

Au moment de la bénédiction du Saint-Sacrement, le Frère Jean-Elysée est venu se positionner devant chacun des participants. Il a posé sur notre tête le Saint-Sacrement en nous offrant des paroles reçues du Saint-Esprit pour nous envoyer un message reçu de Dieu.

Chacun des messages était différent pour chacun de nous. C'était incroyable ! Des larmes d'émotion sont venues couler sur nos joues pour la plupart, chacun tellement bouleversé par ce qu'il a entendu. C'est presque très compliqué d'exprimer avec des mots ce que nous avons vécu. C'était indescriptible, comme si notre cœur allait éclater de joie et d'émotion. A cette heure-là, à ce moment-là, le temps s'était suspendu. Nous avons reçu ce don de l'Esprit-Saint par le Corps du Christ. Dieu nous a offert un cadeau à jamais inoubliable pour le reste de notre existence et pour le futur de nos missions.

Là encore, une forte pensée pour les absents. Vous étiez vraiment au milieu de nous plus précisément à ce moment-là. Nous étions en union de prières intenses avec vous tous. Vous nous avez manqués. Vivement la prochaine fois !